Si vous habitez dans une des plus grandes villes de France, et notamment à Paris, vous devez régulièrement voir se faufiler entre les voitures, au milieu des deux-roues, quelques coursiers pressés. Habitués des fameux fixies, ces vélos à pignon fixe, se pourrait-il toutefois que, eux aussi, se laissent séduire par les VAE, de plus en plus prisés du grand public ?
Et si les coursiers passaient au vélo électrique ?
Coursier à vélo : un job tendance
Avant de parler de leur matériel, on peut s’intéresser à ces coursiers et à leur métier, en revenant rapidement sur cette profession directement issue des Etats-Unis. Car ces « livreurs » sont d’abord associés aux rues de New-York ou de San Francisco, et ce n’est que depuis une dizaine d’années qu’ils parcourent les pavés d’Europe, alors qu’ils sont présents outre Atlantique depuis les années 70-80.
Dans la capitale, on en compte ainsi près de 200, travaillant pour des sociétés spécialisées, et chargés de déposer aux quatre coins de la ville lettres et petits colis. Le milieu est d’ailleurs en plein essor, et offre l’avantage de pouvoir trouver un travail (pas toujours à salaire fixe, soit dit en passant) sans exigence de formation : à condition d’avoir la condition physique (pour pédaler toute la journée) et l’esprit vif (savoir trouver l’itinéraire le plus rapide), le poste est ouvert à tous.
Pourquoi pas des vélos électriques pour les coursiers ?
Avec 80 km parcourus en moyenne par jour, et une vitesse de 30 km/h, les coursiers à vélo avalent presque 20 000 km/an de route (un cycliste professionnel frôle lui les 30 000 km). Au regard des exigences du métier, le vélo électrique pourrait-il alors être le moyen de locomotion idéal des coursiers de demain ?
Une réduction des efforts
« Les jambes sont lourdes à la fin de la semaine » déclarait Thomas, un coursier interrogé sur son quotidien par le journal 20 Minutes. Il faut dire que pédaler du matin au soir, parfois dans des conditions difficiles, a de quoi fatiguer. Le premier avantage du vélo à assistance électrique est donc qu’il réduit les efforts fournis par le cycliste, sans nuire à son allure (jusqu’à 40 livraisons chaque jour). La batterie permet ainsi au coursier de pédaler moins fort, puisque chaque mouvement est amplifié par le moteur du VAE, limitant de fait la fatigue. Car il ne faut pas oublier que le métier de coursier comporte ses risques, et que des cyclistes plus alertes sont plus prudents et réactifs. Indirectement, donc, le vélo électrique pourrait augmenter la sécurité des coursiers.
Un rythme préservé
Bien évidemment, la vitesse fait partie du métier. Si le cycliste doit rester prudent, quand la situation le permet, accélérer permet d’atteindre sa destination plus vite, et donne donc la possibilité de faire davantage de livraisons. Le vélo électrique peut ici aider les coursiers à garder un rythme rapide dans les courses quotidiennes. Les speed bikes électriques, par exemple, peuvent atteindre les 45 km/h, soit la vitesse des automobilistes en ville, de quoi donner la possibilité aux cyclistes de gagner du temps sur les grandes artères.
Une solution écologique
Si le marché des coursiers à vélo est aujourd’hui en pleine croissance, c’est en partie grâce à son côté éco-responsable qui plait beaucoup ces derniers temps. Si on peut difficilement faire plus écologique qu’un vélo « classique », le e-vélo, avec des performances se rapprochant d’un scooter, reste bien plus respectueux de l’environnement qu’un deux-roues fonctionnant à l’essence. Avec des modèles de batterie pouvant atteindre les 100 km d’autonomie, le vélo électrique répond alors pleinement aux exigences des coursiers, mais aussi de leurs clients !
Les critères de choix pour un vélo électrique de coursier
On ne choisira bien évidemment pas un VAE pour coursier comme on en choisit un pour des sorties dominicales. Plusieurs facteurs influencent en effet la sélection du modèle :
– Le confort : pour un coursier, il est indispensable d’être à l’aise sur son vélo, afin d’éviter les douleurs durant la journée. Le VAE se doit alors d’être confortable, et cela passe d’abord par la selle, qui doit assurer une bonne assise. Le guidon, également, est un élément important, puisqu’il conditionne la posture en plus de jouer sur la maniabilité et la précision de la direction.
– Le poids : pour ne pas être gêné dans ses mouvements, mieux vaut choisir un vélo électrique assez léger, ce qui le rend ainsi plus facile à déplacer ou à porter (pour des descendre des escaliers, par exemple). Un vélo plus lourd nuit également à la maniabilité, autre facteur clé.
– La maniabilité : justement, pour un coursier, il s’agit d’un des critères les plus importants. Cette dernière se traduit aussi bien dans les mouvements permis par le vélo que dans ceux avec lui. Il faut alors choisir un vélo électrique capable de se faufiler dans le trafic et de répondre avec réactivité aux mouvements du cycliste. Un e-bike peut aussi être maniable dans sa forme (on pense en particulier aux vélos électriques pliants), facilitant son rangement notamment dans les transports en commun, les coursiers étant parfois amenés à emprunter le RER.
– Les performances : nous parlions de la vitesse ci-dessus, elle est effectivement importante dans le choix du modèle, tout comme l’autonomie et les capacités de la batterie. Le VAE doit aider le coursier, et non le gêner.
Par ailleurs, le marché des vélos électriques étant lui aussi en développement, les modèles à venir répondront davantage aux attentes des coursiers, avec notamment des gains d’autonomie et de légèreté, avec l’utilisation de matières comme le carbone et l’intégration de technologies plus compactes et sophistiquées.
Le constructeur automobile Ford s’intéresse ainsi au secteur, tout comme KIA, Peugeot ou BMW, et a récemment présenté deux modèles de VAE, dont le MoDe:Pro conçu pour le transport de petites charges. Il fonctionne également de concert avec une application smartphone, qui sert entre autres de GPS en indiquant au cycliste la direction à prendre via des vibrations dans le guidon. Le prototype de Ford est également capable de détecter les véhicules trop proches et de les avertir en allumant le feu arrière de freinage. Autant de fonctions bien utiles pour un coursier.
Casques et accessoires : la sécurité avant tout
Paris n’est pas Amsterdam, et les vélos ne sont ni prioritaires sur les automobilistes, ni toujours pris en compte par ces derniers. La conduite en vélo dans Paris peut donc parfois être dangereuse, et les voitures ne sont pas les seuls risques : une mauvaise chute, la collision avec un piéton… Pour les coursiers qui passent leurs journées les pieds sur les pédales, les risques sont alors d’autant plus importants.
Il ne faut donc pas oublier les indispensables de la sécurité, à savoir un casque, des gants et des vêtements visibles (avec des couleurs vives) avec bandes réfléchissantes.
L’info en plus : la subvention à l’achat d’un vélo électrique
De plus en plus de villes, afin d’inciter leurs habitants à adopter de nouveaux modes de déplacement moins polluants, proposent une subvention pour l’achat d’un vélo électrique. Concrètement, elle se traduit par un remboursement d’une partie du prix du VAE, dont le niveau est défini par chaque commune.
Ainsi, la ville de Paris peut rembourser 33% du prix d’un vélo électrique (avec un plafond de 400€) à condition de remplir le formulaire de demande de subvention. Cette aide n’est pas réservée aux particuliers : la mairie de Paris indique qu’elle s’applique également aux coursiers et livreurs (et quelques autres professions), dans la limite de 10 VAE par établissement, ce qui peut permettre des économies pour une entreprise de coursiers souhaitant s’équiper.
Bonjour,
Est-ce que quelqu’un peut me dire, si il y une réglementation ou certificat de licence pour créer une entreprise de coursier à vélo électrique (VAE).
Merci